Un
nouvel album de Richard Corben !
Qu’on allume les brasiers ! Qu’on empile les crânes des vaincus sur les
tours du silence ! Que les victimes sacrificielles s’avancent et que les
tambours retentissent pour célébrer par de barbares réjouissances cet
événement.
© 2014 Éditions Çà et Là et 360 Média Perspective
Paru aux
États-Unis chez Dark Horse en 2012, Ragemoor est publié en France sous le
label Delirium des éditions Çà et Là.
Fidèle à ses amours (nécrophiles), Corben
et son complice scénariste, Jan Strnad,
racontent une histoire d’horreur gothique allègrement inspirée des univers fantastiques d’H.-P. Lovecraft et d’Edgar Allan Poe. Depuis des siècles, Ragemoor Castle se dresse sur un piton
rocheux battu par les vents, bâti sur le sanctuaire oublié d’un culte païen
aussi sanglant qu’effroyable. Pour l’heure, la forteresse est occupée par le
jeune Lord Herbert, par son dément de père, et par l’impassible serviteur,
Bodrick. Surgissent alors de bien peu scrupuleux « parents »,
déterminés à mettre la main sur l’héritage familial. Mais les deux larrons vont
découvrir pour leur plus grand malheur quelles antiques malédictions pèsent sur la forteresse.
Horreurs
abyssales, créatures séculaires, passages dérobés, cryptes secrètes et
corridors sans fin : rien ne manque à ce petit manuel du castel gothique
selon Corben. Parcouru de délicieux
frissons de frayeur, le bédéphile, ne peut s’empêcher de penser aux films d’épouvante de
la Hammer. Ne manquent plus que les
partitions endiablées d’orgue et les rires démoniaques. Pourtant, dans cet
univers de démence effarée et grandiloquente, Corben
conserve une pointe de distance ironique, notamment grâce au dessin des physiques
presque grotesques de ses personnages. Ce décalage entre réalisme fantastique
et outrance baroque est une des caractéristiques du style inimitable du
dessinateur. Toujours aussi efficace, notre prince de l’underground américain n’a
rien perdu de son énergie. Noir et enfiévré, son nouvel album
ravira les fanatiques du maître dont je suis (lire la chronique de Den, pièce maîtresse de l’œuvre de Corben),
mais constitue aussi une initiation parfaite pour les jeunes novices qui
souhaitent rejoindre le culte.
Longue
vie au Triangle !
Hello. On peut dire que tu mets du cœur dans tes chroniques. Merci, et bravo.
RépondreSupprimerPs : on partage pas mal de goûts apparemment.
Keep in touch ! :-)
Thanks Mate.
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