Le
dessinateur Brüno s’intéresse au
sexe des anges du X. Dieu que c’est beau ! En 2012, Brüno avait déjà clamé dans un porte-voix son amour aux films de
mauvais genre avec l’ébouriffant Lorna
(lire la chronique de Lorna). Il
récidive aujourd’hui et enfonce le clou (si je puis dire) en consacrant un album
entier aux films X : Pornopia (Glénat). Mâtin, quel album !
© 2014 Glénat
Dans
cet élégant ouvrage de format carré, le dessinateur livre pas moins de 154
illustrations en pleine page (155 si l’on ajoute celle de couverture), sans une
once de dialogue ou de scénario. Autant d’instantanés que l’on croirait tirés
d’une pornothèque idéale, composant une sorte de panorama du genre. Évidemment,
l’absence de scénario pourra gêner quelques lecteurs chagrins. Ils
reconnaîtront toutefois que l’industrie du cinéma pornographique ne brille ni par la qualité de ses scénarios ni par la profondeur de ses dialogues. Brüno nous épargne donc les livreurs serviables,
les ménagères en détresse et les étudiantes coquines. Toutefois notre auteur s’est
manifestement appuyé sur une documentation solide et rigoureuse ! Seule, à
deux, à trois ou à dix ; sur un lit, sur la moquette, sur le sable ou dans
la pampa ; tendrement, salement ou sauvagement, les starlettes et les
étalons de papier s’en donnent à cœur joie. Le sexe y est explicite et cet
album n’est pas à mettre entre toutes les mains. Te voici prévenu, ami lecteur.
Ainsi
qu’il l’expose dans la brève quatrième de couverture, Brüno entend offrir au lecteur, transformé en voyeur, la
« perfection pornographique ». Celui-ci plonge dans un véritable
kaléidoscope de scènes de sexe parfaites, puisqu’à la différence du film ou de
la photo, le dessinateur peut atteindre l’image idéale. Gommant toutes les
imperfections de la réalité, choisissant ses cadrages, jouant avec les ombres,
il dessine LA scène absolue pour ses créatures de papier elles-mêmes parfaites.
C’est la formidable supériorité du Neuvième Art. À l’exception de deux planches
présentant des objets… euh… contondants, qui me paraissent un peu incongrues,
l’ensemble est délicieusement vertigineux.
Le
trait stylisé, net et clair de Brüno
est joliment mis en relief par une splendide bichromie bleue. Peut-être faut-il
y voir une allusion au terme Blue Movie
employé par nos amis d’Outre-Manche, autrement plus élégant et poétique que
notre clinique appellation de « film porno ».
Signalons
aux esprits curieux et pressés que Brüno
a mis en ligne un certain nombre de ses dessins sur le site http://bruno-pornopia.blogspot.fr/. Le bédéphile averti préférera sans aucun doute l'expérience du papier. Et quelle expérience !
Longue
vie au Triangle !
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